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Syli U23 : Morlaye Cissé, les dessous du limogeage

Morlaye Cissé, sélectionneur du Syli U23, a dirigé la deuxième séance d'entraînement de son équipe en direction de la double confrontation avec l'Ouganda comptant pour le second tour des préliminaires.
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Lorsqu’un coach ne parvient pas à obtenir les résultats attendus son limogeage est une décision difficile mais souvent nécessaire. Les résultats sont un indicateur clé de la performance d’une équipe, et il est compréhensible que les dirigeants prennent des mesures lorsque les objectifs ne sont pas atteints. Sauf que, parfois, cet argument n’est qu’un paravent. Autrement dit, il peut y avoir anguille sous roche.

La Guinée a participé pour la première fois à la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 23 ans, qui s’est déroulée du 24 juin au 8 juillet 2023 au Maroc. Malheureusement, l’entraîneur de cette sélection, Morlaye Cissé, a été limogé après avoir terminé à la quatrième place. Quelle est la raison de ce divorce à la fin de la CAN ? La rédaction de ConakrySports vous plonge dans le secret de cette relation qui avait si bien commencé avant de prendre une mauvaise tournure.

La goutte d’eau qui deborde le vase 

Des antécédents y en a eu à la pelle dans cette histoire. Cest une succession de conflits qui ont  abouti à cette décision de limogeage qui était sur toutes les lèvres avant qu’elle ne soit effective. Ce qui aurait réellement pousser le bouchon plus haut, c’est l’appétit de Morlaye Cissé. En clair, le gourmandisme.

Alors que tous étaient concentrés sur la préparation du match contre l’Égypte en demi-finale, un rendez-vous historique qui pouvait ouvrir la voie royale vers la finale, la présidente du CONOR reçoit un appel du sélectionneur, qui affirme être avec un groupe restreint de joueurs cadres dont il se fait le porte-parole à la manière de Raymond Domenech à Knysna en Afrique du Sud lors du Mondial 2010.

Morlaye Cissé demande que les primes de qualification en demi-finale soient rehaussées. Il estime que le montant de 4.000 dollars (environ 40.000.000 GNF) payé aux joueurs et au staff technique était insignifiant. Il convient de rappeler que chaque joueur avait déjà reçu une prime de qualification de 5.000 dollars (environ 50.000.000 GNF).

Cette demande, qui est également parvenue au département des Sports, a irrité plus d’un, car elle est intervenue à la veille d’un match important. La présidente du CONOR a rappelé à Morlaye Cissé que les primes sont gérées par l’État et que les montants sont définis par un arrêté conjoint connu de tous. L’État ayant pris toutes les dispositions pour que les primes soient payées à temps, les dirigeants sont perplexes face à l’attitude du sélectionneur qui aurait dû mobiliser la troupe.

Au-delà de l’appétit, les limites tactiques

À cela s’ajoutent les limites tactiques du technicien guinéen qui n’a pas su se réinventer dans des situations où la Guinée avait la victoire à portée de main, comme lors du match face au Mali. Certains choix, tels que celui d’évoluer tout au long de la CAN sans véritable avant-centre, ont également été jugés limités. Afin de ne pas plaider en sa faveur aux yeux des autorités, le coach Morlaye s’est obstiné à faire jouer son fils (titulaire lors de trois matchs sur cinq), au détriment de certains joueurs confirmés du championnat local, tels que Soumah Alseny alias Chamakal. Si les performances d’Alkhaly Momo Cissé ont été en baisse pendant cette CAN, c’est tout simplement parce qu’il n’a presque pas joué pendant trois mois avant la CAN.

Le divorce à la base 

Le divorce entre Morlaye Cissé et le CONOR est intervenu pendant la CAN au Maroc. Il est important de préciser que Morlaye Cissé a été nommé par la FGF sur proposition de Kaba Diawara, qui était censé initialement diriger l’équipe. Le sélectionneur du Syli National a proposé son ancien coéquipier, qui n’avait aucune expérience à ce niveau de sélection, en promettant de s’investir et en donnant sa garantie.

Le bilan de l’équipe lors de la CAN

La Guinée s’est qualifiée pour la première fois de son histoire à la phase finale d’une CAN U23 en éliminant l’Ouganda (forfait) et en battant le Nigeria (0-0, 2-0). Une fois arrivée au Maroc, l’équipe des U23 a été placée dans un groupe comprenant le pays hôte, le Maroc, ainsi que le Ghana et le Congo. Avec quatre points, la Guinée est sortie de son groupe pour jouer les demi-finales contre l’Égypte. Malheureusement, Morlaye Cissé et son équipe ont perdu 1-0 face aux Pharaons, qui se qualifieront ainsi pour la finale. Lors de la petite finale, la Guinée s’incline également face au Mali aux tirs au but. Le bilan de l’équipe lors de la CAN se résume donc à une victoire contre le Congo, un match nul contre le Ghana et trois défaites. L’objectif des Jeux Olympiques de Paris 2024 n’a pas été atteint puisque le Syli Espoir a terminé à la 4e place et devra passer par les barrages intercontinentaux pour espérer obtenir son ticket pour Paris.

Moysekou, Bruxelles

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