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Seydouba Cissé : « Le père d’Ilaix Moriba m’a aidé à trouver un club »

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De Dabola à Leganes via Conakry, la Belgique, le Danemark et l’Espagne, Seydouba Cissé,  milieu international guinéen, se raconte au media espagnol Relevo.  Morceaux choisis pour vous : les godasses de son meilleur ami, l’exigence de son père, le grand apport du père de Ilaix Moriba et Naby Keita en tant que conseiller…

Le partage des chaussures de son ami  

« Mon meilleur ami en Guinée avait des chaussures et il me les passait. Je les mettais dix minutes et je les changeais avec lui. Là, je jouais un moment avec des chaussures et un autre sans chaussures. Je sais que beaucoup de footballeurs en Afrique, en Europe ou dans l’académie des jeunes, ils veulent avoir la même opportunité que moi. C’est pourquoi j’ai toujours ce visage, je suis toujours heureux »

L’exigence de son père, enseignant, au départ de Dabola, son village

« Je viens d’une famille pauvre. Si tu veux jouer au football en Guinée, tu dois avoir quelqu’un derrière toi qui peut te financer, qui peut t’aider avec les bottes, le transport et tout ça. Mon père, qui était enseignant, m’a dit que ce serait impossible de jouer au foot, il fallait donc étudier  »

A Conakry : le contact avec Atouga

« J’étais là-bas pour étudier, mais je voulais jouer. Ma passion était le football. Je suis arrivé dans la capitale, Conakry, et il y avait un entraîneur qui avait une académie, Atouga. Il m’a essayé avant d’être convoqué en équipe nationale U17 pour la Coupe d’Afrique et la Coupe du monde  »

Le passage en Belgique

« J’y ai trouvé un représentant, le père d’Ilaix, le joueur de Valence. Il m’a beaucoup aidé à trouver un club. La première fois, je suis allé à Anderlecht en Belgique. Un mois d’essai le retard de la délivrance du visa m’a fait rentrer en Guinée. Je suis revenu, mais il y avait des problèmes dans la gestion du club et ils m’ont dit que je devais attendre. »

Un crochet au Danemark 

« Nous sommes allés dans un club qui était en première division. Je suis allé faire le test, mais il faisait très froid. J’ai appelé l’agent et lui ai dit de parler au club pour voir s’ils me signeraient ou non, je ne pouvais pas continuer à faire des tests sans rien savoir de ma situation. Il m’a dit de venir en Espagne. »

Le père d’Ilaix Moriba le conduit à Leganès 

« Je suis allé chez Ilaix à Barcelone. J’ai passé une semaine à m’entraîner au gymnase et son père m’a dit qu’il y avait un club à Madrid et j’ai dit Maaadrid !, parce que je ne connaissais que le Real Madrid et l’Atlético. Il m’a dit à Leganés, qui était en première division. Je suis venu dans l’équipe des jeunes pour un essai  »

Le problème de visa

« En raison des problèmes de papier, je ne pouvais pas jouer car j’avais un visa danois, j’ai dû retourner en Guinée pour obtenir un visa espagnol afin que Leganés puisse me signer et que je puisse commencer à jouer avec la filiale. J’étais en Guinée pendant trois mois et je pensais que je n’allais pas revenir. J’ai appelé Broto (chef de la carrière) et Carlos Martínez (formateur de la filiale) et je leur ai dit que si l’ambassade ne me delivre pas le visa qu’est ce qui se passerait  ? Ils ont appelé l’ambassade… »

Intervention cruciale du père d’Ilaix Moriba 

« J’étais là depuis une semaine à pleurer devant l’ambassade pour qu’ils décrochent le téléphone à l’adresse de Leganés, j’y allais tous les jours. Il (ndlr : Père d’Ilaix Moriba) s’est rendu à l’ambassade d’Espagne en Guinée et leur a dit que son joueur était là depuis quelques mois mais qu’on ne lui a pas laissé entrer. Qu’il avait appelé du club et personne n’a décroché. Il s’est mis en colère et l’ambassade m’a permis de passer. Ils ont parlé avec moi et avec le club. Et une semaine plus tard, ils m’ont donné le visa. Je suis venu ici (Leganès) et j’ai pu jouer avec la filiale  »

Naby Keita, idole et conseiller

« Dans mon pays, il y a des gens qui me disent que je joue comme Naby Keita. Toujours, si Leganés joue et qu’il n’a pas de match, il regarde le nôtre puis m’appelle pour me dire « tu dois améliorer ça et travailler là-dessus ». Il me donne beaucoup de conseils.  »

Yvon LEROUX avec Relevo

 

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