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COUP FRANC : Morlaye Cissé, audace et facteur chance

Morlaye Cissé, sélectionneur du Syli U23, a dirigé la deuxième séance d'entraînement de son équipe en direction de la double confrontation avec l'Ouganda comptant pour le second tour des préliminaires.
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Mardi 28 mars 2023, la Guinée vient de barrer la route au Nigeria, vainqueur de l’édition 2015, pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations des joueurs âgés au moins de 23 ans prévue en juin 2023 au Maroc.

Dans la foulée d’une ambiance survoltée, une image capte les attentions. Morlaye Cissé, sélectionneur du Syli espoir, est porté en triomphe par ses joueurs. Ce n’est pas un sacre. C’est la célébration d’un homme, arrivé incognito dans le milieu des techniciens, qui relève un défi à double tranchant.

Bien que dans l’extase de franchir le Rubicon, Morlaye Cissé se veut mesuré quand il évoque cet instant de joie. « Ce serait de vous mentir, si je dis que j’avais imaginé ce scénario mais, je savais qu’avec plus de temps de travail que c’était possible de faire quelque chose », a-t-il confié à ConakrySports au fil.

Une étoile de la chance du vainqueur

Sur un terrain glissant parce que n’ayant aucune expérience managériale des chocs sur le continent en tant que sélectionneur, l’ancien international guinéen a bénéficié des stages de la part des autorités pour se mettre en confiance.

L’ex coéquipier de Pascal Feindouno en sélection s’est rendu compte de la possibilité de réussir son pari « après notre regroupement à Marrakech vu le contenu du match amical contre l’équipe A du Burundi ».  

Dans sa trajectoire, pour les plus avisés une étoile de « la chance du vainqueur » était suspendue au dessus de la tête de Morlaye Cissé. La Guinée est exemptée du premier tour des éliminatoires et l’Ouganda a désisté au second tour avant que le Nigeria ne se dresse sur le chemin.

Le Nigeria test grandeur nature

Certes un gros morceau du continent mais le technicien guinéen ne craque pas. Il va plutôt se mettre à « la visualisation du match du Nigeria contre la Tanzanie en aller et retour ». Ce qui d’ailleurs sera « le départ de notre plan de jeu pour les deux rencontres et qui donne ce résultat ».

Pour être plus explicité, il a eu le temps de bien cuisiner le Nigeria : « J’ai surtout pris le temps d’étudier cette équipe du Nigeria en regardant des centaines de fois les vidéos ».  Mais dans ses comptes rendus à ses garçons, Morlaye Cissé avoue avoir écarté tout abus de confiance.  « On n’a jamais pris confiance à 100%, j’ai voulu que les garçons réalisent les difficultés face à cette équipe pour mieux se préparer », a-t-il révélé.

Il précise par ailleurs que « j’ai voulu minimiser les surprises dans tous les secteurs de jeu en donnant beaucoup d’informations sur le Nigeria ». C’est dire qu’il n’a jamais douté.

Ce n’est pas un père fouettard

S’il faut évaluer le niveau de réussite de Morlaye Cissé dans cette qualification historique, le seul facteur chance serait ses rapports avec ses joueurs. Ce n’était pas si facile d’autant plus qu’il fallait le faire avec son fils en l’occurrence Alkaly Momo Cissé dans le groupe. « C’est un rapport sain avec l’ensemble du groupe depuis que je suis en charge de cette catégorie. J’ai gardé la proximité avec chaque joueur depuis notre départ de Marrakech et continuer à échanger avec eux au moins une fois par semaine. Ils sont tous resté à la même enseigne et j’ai mis mon rôle de père au service du groupe », renchérit celui qui se taille désormais une place importante dans le gotha des techniciens qui ont hissé les petites catégories du Syli sur le continent.

Yvon LEROUX

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