Par Yvon LEROUX, Dakar
L’arrivée de Gnagna Barry, en provenance de Santoba FC pour un prêt d’une saison, à Horoya AC est révélatrice d’une nouvelle reconstruction du club de Matam avec des locaux « utiles ». Il y a 3 raisons de croire à une nouvelle alternance.
1-Lamine Ndiaye a réussi son baptême avec eux
Pour ses débuts sur le banc du Horoya AC, Lamine Ndiaye a ramené le point du nul décroché face à Bidvest Wits University (0-0) en l’Afrique du Sud, le 1er décembre 2019 en phases de poules de la coupe de la CAF.
Ce résultat très déterminant pour le baptême de feu du technicien sénégalais a laissé des indices d’une nouvelle alternance au sein du club de Matam. Le schéma tactique du coach mis en place d’entrée a suscité de l’espoir chez les internationaux guinéens dont certains n’avaient pas un temps de jeu suffisant.
L’ex entraîneur des Corbeaux de Mazembé a reconduit Moussa Camara dans la cage, replacer Alseny Camara et Abou Mangue Camara (ndlr: convalescent d’une blessure contractée à Thiès avec le Syli local dans les couloirs en défense et a maintenu Morlaye Sylla dans l’entrejeu.
Un cinquième guinéen en l’occurrence Alseny Camara alias Agogo a aussi pris la place d’Aristide Bancé dans les ultimes secondes du temps réglementaire dans cette rencontre. Aboubacar Gal Camara et Ibrahima Aminata Condé restés sur le banc pouvaient également aspirer à une place de titulaire.
Les observateurs, qui se plaignaient du fait que ces joueurs étaient submergés par les autres africains, peuvent se réjouir.
2-La volonté du DG du club
Répondant à une question dans le CIS Live, le mois de mars dernier, sur la gestion du Horoya AC après Antonio Souaré, principal bailleur du club, Amadou Bangoura a levé un coin du voile sur leur stratégie.
Le Directeur général du club de Matam a révélé que la volonté des dirigeants était l’ouverture du centre de formation du club « pour diversifier nos sources de revenus dans le futur, c’est la seule solution, puisque le contexte économique ne permet pas d’autres issues ».
Si ce projet prospère, le club de Matam n’ira plus chercher des joueurs à l’étranger. « Le Horoya n’a aucun intérêt d’aller chercher des joueurs dans un premier temps… », a-t-il précisé.
3-Vers la sortie de certains étrangers
Ça se précise. Longtemps reproché de favoriser le recrutement à l’international, le Horoya AC a changé de stratégie. Et depuis un temps, des jeunes Guinéens, les plus utiles, se succèdent dans le bureau du propriétaire du club pour les procédures de transfert ou de prêt.
Gnagna Barry est le dernier à déposer ses baluchons dans le club de Matam pour un prêt d’une saison. Avant lui, Morlaye Sylla, Sekou Camara alias Bandian, Sekou Keita alias Baloteli, M’Bemba Camara, Djibril Sylla et autres avaient aussi mordu à l’hameçon des Rouge et blanc.
Ce n’est donc pas fortuit de piocher ce talentueux attaquant et par ailleurs meilleur buteur de la saison dernière en Ligue 1 avec 14 réalisations. C’est dans la continuité d’un projet qui va pousser certains étrangers vers la sortie pour faire la place à ces jeunes moins coûteux.
L’avenir nous édifiera.