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Mohamed Coumbassa, un surdoué, perturbé par des agents véreux

Des tests concluants avec Guimares au Portugal, Laval, Niort et Le Poire-Sur-Vie en France ont échoué à cause de la maladie à virus Ebola et la gourmandise des agents de joueurs.
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Aujourd’hui à Santoba FC, la carrière de Mohamed Coumbassa serait tout autre si ses agents véreux ne lui ont pas plombés dans les négociations avec La Gantoise,  Bordeaux, Guimares, Laval, Niort et Le Poire-Sur-Vie, la liste des courtisans est exhaustive.

Pourtant, comme beaucoup de footballeurs Guinéens et  Africains, Mohamed Coumbassa, Ronaldinho pour les intimes, a trahi la volonté de son père pour vivre sa passion qui est le football.

Aujourd’hui, un don du ciel dans les rangs du club de Santoba FC qui représente le tremplin pour  lui, Mohamed Coumbassa aurait pu suivre son étoile en Europe. Mais la gourmandise des agents a plombé l’élégant milieu de terrain très habile balle au pied.

Visa, court séjour en Europe

Mohamed Coumbassa entouré une foule affectueuse à l’issue d’un match de championnat d’élite de Guinée.

Arrivé à Conakry en 2008, l’enfant de Kamsar a réussi à s’imposer dans les clubs de l’élite de la capitale notamment Santoba FC (2009-2012, D3 et D1), Satellite FC (2013), Atletico de Coléah (2014) et le Horoya AC (2014-2015).

Le club d’Antonio Souaré lui contactera d’un deplacemet à Nantes en provenance de la Belgique où il était en essai avec La Gantoise. La gourmandise de son agent Ahmed Kaliskan, un turc, lui a empêché de signer un contrat professionnel dans cette formation belge.

Après une saison réussie avec les Rouge et blanc de Matam couronnée par la Super coupe de Guinée en 2015, Coumbassa retournera en Europe mais avec un visa court séjour. Il n’arrivera pas à la Girondine pour un essai à Bordeaux.

Le temps de se préparer pour le retour à Conakry, l’USMH Souk Ahras en Algérie (2016) est venue toquer à la porte de l’international guinéen pour un contrat de trois saisons. Il n’y passera qu’une saison pour filer à l’USND pour 18 mois.

Ensuite viendront les sollicitations de Guimares au Portugal, Laval, Niort et Le Poire-Sur-Vie en France. Tous ces essais étaient concluants mais la maladie à virus Ebola et la gourmandise des agents de joueurs lui ont perdre l’opportunité de réaliser son rêve de jouer en Europe. « Mon avenir était en dessous de leur préoccupation », fulmine-t-il.

C’est en Algérie et en Egypte qu’il verra le bout du tunnel. Il va s’essayer à Nassirya Atletico en 2018. Mais, il les abandonnera en Coupe d’Arabe pour des raisons familiales. Incompréhension, il demandera sa libération pour retourner encore en Guinée avant de rebondir en Egypte à Enppi en Premier League (2019).

Il parviendra à tirer son épingle du jeu pour être recruter dans un quota de quatre joueurs étrangers. « Ils sont tombés sous mon charme à cause d’un coup franc », se souvient-il.

La chanson dédiée à lui en Algérie

C’est la plus belle consécration de sa carrière. « J’étais très aimé en Algérie. Partout où je suis passé les supporters ont composé des chansons pour moi : « Coumbassa vient nous faire du show. J’étais accepté par mes coéquipiers à cause de ma religion même mes adversaires  », rapporte-t-il.

Et lui, il n’avait qu’une chose à faire : « Je dansais avec le public, même les adversaires étaient emballés pour moi. C’était une fierté. »

Après ce qui est arrivé à l’attaquant camerounais du JS Kaylie, Albert Ebossé qui a reçu un projectile sur le terrain et mort quelques minutes plus tard à l’hôpital a alerté le Guinéen.  « Mon avocat m’a donné l’accord de quitter ce championnat. Il y avait trop de racisme», confie-t-il.

Par Yvon LEROUX, Dakar