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Mamadou Lélé Mara, Brésil : « Je peux apporter au Syli»

Mamadou Lélé Mara, milieu polyvalent guinéen au Bresil en D2, fait un appel du pied au Syli
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Par Yvon LEROUX, Dakar

Adulé à Simbayah mais méconnu dans les girons de notre football, Mamadou Lélé Mara fait la fierté de la Guinée au Brésil à Apucarana Sport en Paranaense (D2). Le milieu de terrain polyvalent (22 ans, 1m70) raconte à ConakrySports sans détour son voyage au pays de Neymar Junior, son adaptation au football brésilien et son ambition pour le Syli.

Entretien

C’est un pari osé, le Brésil. Pouvez-vous nous dire  pourquoi ce pays et non l’Europe qui est le continent privilégié par les footballeurs Africains en particulier les Guinéens ?

En Guinée comme partout en Afrique on apprécie le football brésilien, mais ce pays est loin d’être la destination privilégiée des jeunes footballeurs. La quasi-totalité des jeunes s’exilent toujours vers l’Europe pour monnayer leurs talents. C’est tout le contraire pour moi. Mon destin m’a conduit au Brésil. J’évoluais dans l’équipe de FC Katala (ndlr : club informel) à Simbaya quand un ami de mon père, Mr Bangoura m’a proposé ce voyage. Nous  étions deux à effectuer ce déplacement vers cet endroit inconnu avec deux autres amis. On a passé trois mois à  Sanpaulo Scoala, une école de football. C’est après que je suis à FC Santander et les autres se sont retournés à Conakry. Je peux bien les comprendre. On a rencontré énormément de difficultés liées à la langue, au climat, aux réalités du pays et autres. Dieu merci, je me suis adapté à tout.

Quel sentiment avez-vous eu à savoir que vous irez au Brésil alors que vous n’a pas joué dans le haut niveau en  Guinée ?

Sincèrement, je n’ai pas eu peur avec tout ce que le Brésil renvoie comme image sur le plan footballistique. J’étais très content d’y aller. J’ai toujours voulu jouer avec les meilleurs. Et le Brésil était une référence à savoir que ce pays a produit Neymar, Ronaldo, Ronaldinho et autres. Ceux qui me connaissent savent que j’aime les défis. J’affronte toujours le dur pour obtenir le facile. De 2017 à nos jours à Apucarana Sport (D2), j’ai forcé le respect à travers mon comportement qui était jugé responsable. C’est pourquoi l’entraineur m’a confié le brassard de capitaine de 2018 à 2019. Je crois en moi mais c’est loin d’être un excès de confiance démesuré.

Au-delà de votre prédisposition naturelle, qu’avez-vous réussi comme plus value du football brésilien ?

Je n’ai pas eu la chance de jouer dans le championnat d’élite en Guinée. Mais j’ai joué dans les tournois inter-quartier et inter-secteur. Ces tournois m’ont forgé pour tenter ma chance partout. Mais au Brésil, très sincèrement j’ai réappris le football. Ici, le système de jeu s’accorde dans le temps et dans l’espace. Comme une note musicale, on accélère quand c’est nécessaire et on temporise quand c’est nécessaire aussi. Les joueurs s’investissent sur le plan technique, physique et l’intelligence dans le jeu. Je me suis bien adapté à cette culture de jeu.

Désormais, est ce que vous vous sentez prêt à tenter une nouvelle aventure en dehors du Brésil ?

Maintenant, je suis prêt à jouer dans n’importe quel championnat au monde. Et mon ambition dans l’immédiat c’est d’aller jouer ailleurs. J’ai dit à mes dirigeants que je ne souhaite pas prolonger mon contrat. Je suis en train de réfléchir sur les propositions.

Ce sont des propositions concrètes ?

Tout à fait. J’ai des propositions venant de l’Europe. Parmi eux, il y a des clubs de D1.

À partir du Brésil suivez- vous la performance des équipes nationales de Guinée. Quel est votre regard sur notre football ?  

Je sais que, maintenant, le championnat guinéen a un statut professionnel. Le pays est représenté sur le continent dans les compétitions majeures. C’est une bonne chose mais il faut qu’on continue à donner l’opportunité aux jeunes Guinéens comme le fait, maintenant, le Horoya AC. Je suis également de près les actualités des équipes nationales de Guinée avec intérêt.

Alors ça vous tente d’honorer une convocation avec une catégorie du  Syli ?

Je travaille pour cela. Aucun footballeur guinéen, patriote, ne cracherait sur un appel des sélectionneurs des équipes nationales. C’est donc une priorité pour moi. Quand je regarde ces équipes jouer, je suis excité à se retrouver dans le groupe. Je serai très heureux de porter la tunique du Syli. Je pense que je peux être utile pour les U23 pour commencer.