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La Ligue pro de Guinée est contrainte d’organiser le championnat depuis 2015

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Par Yvon LEROUX, Dakar

En principe le championnat d’élite de Guinée devrait se jouer à 4 si on se fie aux critères du football professionnel. Le comportement des 10 autres en cette période de coronavirus devrait pousser la Ligue guinéenne de football professionnel à prendre une cravache pour corriger.  Celloutata Diallo, chef de la cellule média de la Ligue pro nous explique la raison de cette flexibilité.

La Ligue pro est-elle complice ?

Ce temps de vache maigre a entraîné des chômages partiels et des salaires impayés au sein des clubs, pourtant, reconnus professionnels par la Ligue pro alors qu’ils n’ont pas les reins solides financièrement.

Sur 14 clubs de Ligue 1 seulement 4 à savoir le Horoya AC, le Hafia FC, le CIK et à la limite la SAG paient régulièrement le salaire de leurs joueurs.  Les 10 autres sont des débrouillards  qui ne respectent aucun critère pour l’amélioration des conditions de leurs clubs.

La Ligue n’ignore ces réalités, avec la souffrance des joueurs, ne  prend aucune mesure pour traquer les mauvais gestionnaires. C’est à croire que l’institution est complice de ces clubs hors la loi.

Deux solutions : la souplesse et la rigueur

Il est inconcevable que des clubs ne s’acquittent pas de leur droit vis-à-vis des joueurs. Si c’est le cas, il est utile de savoir que ce n’est pas un laissé aller de l’arbitre notamment la Ligue pro, à en croire Celloutata Diallo, ce mardi. Il ajoute par ailleurs que « la Ligue  à l’embarras du choix ».

En effet, si on exige le respect des textes, le championnat se jouera à 4 parce que les autres clubs ne respectent pas le minimum des critères  imposés par l’instance dirigeante de notre football local. Face à cette situation, Notre interlocuteur révèle que sa structure se retrouve dans un dilemme  entre la souplesse et la rigueur face à cette situation.

De ce fait,  la Ligue mère du football local a choisi la première solution parce que « les clubs n’ont pas de moyens et les sponsors n’acceptent pas de mettre leur argent dans le football. La Ligue continue à coacher les clubs et il y a une envie d’aller vers le professionnalisme », a-t-il expliqué.

À imposer la rigueur il n’y aura pas de championnat.

Le résultat escompté à la traîne

La Guinée vit le concept du football professionnel depuis 2015. Les précepteurs de ce projet s’étaient projetés sur 5 ans pour progressivement impulser les clubs à se conformer aux critères et principes du professionnalisme.

Et dix ans après, on compte du bout des doigts les formations qui ont fait des efforts pour s’impliquer dans cette notion. Ce n’est pas le résultat escompté mais Celloutata Diallo se réjouit de cet effort quand même. « Nous sommes à une phase d’accompagnement des clubs. Pour le moment c’est une réussite parce qu’il y a des clubs qui acceptent de progresser en s’octroyant du minimum, c’est-à-dire les sièges et les moyens de transports.», a-t-il fait remarquer.

Face à un Etat pingre

L’Etat guinéen ne sait pas mettre la main à la poche pour soutenir son football local. Cela encourage, également, les sociétés a ne pas adapter la culture de sponsoring. Ainsi, la Ligue guinéenne de football professionnel procède par des acrobaties pour organiser un match de championnat.

Pour cela, l’institution gérée par Mathurin Bangoura injecte 55 millions de FG dans chaque journée du championnat, selon Celloutata Diallo, chef de cellule media de la Ligue pro. Cela représente toutes les dépenses pour l’organisation d’un match.

Cet état de crève-cœur des dirigeants de la Ligue n’a nullement fait frissonner l’Etat qui constate avec impuissance l’arrêt des activités sportives causé par l’expansion du coronavirus.

Exposé, notre football local vit une période difficile et sans précédent.