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Foot local : pourquoi l’Etat guinéen ne peut pas se désengager ?

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Par Yvon LEROUX, Dakar

La Guinée est le seul pays au monde qui estime qu’il n’a aucun droit de soutenir son football local sous prétexte que les clubs sont sous régime professionnel. Et cela arrive dans un contexte où ces clubs ont besoin de soutien.

Après plusieurs mois, des débats et des débats autour de cette question, le représentant de l’Etat en charge de la direction national des Sports notamment Lancinet Kabassan Keita est resté figé sur sa position. « Nous ne soutiendrons que les titres de voyage des clubs qui représenteront la Guinée sur le continent… », ces propos sont revenus en boucle et répétés sur tous les plateaux des médias.

Cette constance a fini par orienter l’opinion, résolument, vers une conclusion : « l’Etat n’a pas d’exigence à soutenir le football local dans un régime professionnel ». Sauf que ConakrySports n’a jamais gobé cela et n’avalera jamais cette pilule. Nous avons une croyance qui est contraire à cette conclusion hâtive.

Sur la base de nos cours de droit du sport, on invite l’Etat guinéen a déterminé sa position dans les 5 principes de la charte du sport : cogestion, amateurisme, pluridisciplinarité, démocratisation et la décentralisation.

Pour rester dans le cadre de la responsabilité de l’Etat mettons l’accent sur le premier point notamment la Cogestion qui exige 3 façons d’organiser le sport :

– Soit l’Etat s’occupe de tout et ne délègue rien à aucune entité. C’est le principe appliqué en Chine, au Cuba et en Russie. Ils ont pour base, la formation, l’éducation… Bref, l’Etat se mêle de tout.

– L’Etat cède aux citoyens avec un maximum de pouvoir. Exemple : Italie, USA, ils ont des comités nationaux olympiques. Ce sont des pays sans ministère des Sports.

– il y a aussi le principe de model intermédiaire. Dans ce cas, l’Etat n’est pas totalement absent et n’est pas totalement présent. Il délègue ses pouvoirs mais contrôle par moment.

Dans tous ces principes, l’Etat n’est pas une entité externe à l’organisation du sport. Dans ce cas, pourquoi l’Etat guinéen cherche à se désengager de son droit absolu  dans un contexte  où il est sollicité pour la tenue des championnats ?

Ce n’est pas une question à mille balles.