Par Yvon LEROUX et Mohamed Max Camara
Les Guinéens étaient stupéfaits de voir Seydouba Soumah mouiller le maillot avec le Partizan Belgrade, son club, en championnat, lundi, alors qu’il était annoncé forfait pour le regroupement du Syli au Portugal en octobre. Dans la quête de la vérité, ConakrySports et Gnakrylive ont approché le jouer pour comprendre cette étrange volte-face.
Dans un échange téléphonique qui a duré trente minutes, Seydouba Soumah nous a confirmé l’appel de Didier Six, évoquer son message à Antonio Souaré et ses sacrifices pour le Syli qu’il a préféré aux Bafana bafana…
« J’ai eu un appel du sélectionneur, vendredi dernier. »
« J’étais en soin. Il (Didier Six) m’a rapporté qu’Aly Touré lui a informé de ma blessure. Il m’a posé la question à savoir de quoi je souffrais. Je lui ai dit que j’avais des douleurs au niveau de mes deux chevilles et une déchirure en dessous de ma cuisse ( ndlr : Ischio jambier). Après, il m’a donné son accord de rester en club pour mieux se reposer. J’ai vu aussi un appel en absence d’Antonio Souare. J’ai rappelé sans succès et je lui ai laissé un message. Il ne m’a pas répondu jusqu’ici. Je voulais l’informer aussi. Je ne voulais pas me faire attendre pour se déclarer forfait à la dernière minute. Pour moi, j’étais compris et j’avais le feu vert de rester avec mon club. Ce n’est nullement une intention de tromper le sélectionneur.»
« Le coach m’a obligé à jouer »
« C’est vrai que dans mon club, j’ai joué en Europa League et en championnat. Mais, il y a une chose que les gens ne maitrisent pas. C’est comment je joue actuellement en club ? Ils ne le savent pas. Je ne m’entraine pas. C’est une faveur qu’on m’a accordée. On ne m’utilise que la veille du match. Pour être apte à jouer, je prends des injections pour réduire la douleur. Ce qu’on ne sait pas aussi est que j’étais blessé avant le match de l’Europa League. La preuve, j’ai démarré sur le banc (ndlr : contre Charleroi). Si on avait gagné (ndlr : victoire des Belges) ce jour là, je n’allais pas rentrer dans le match. Mais dans les vestiaires, le coach m’a obligé à jouer. »
« Pourquoi j’ai joué hier en championnat ? »
« C’était un match important pour Partizan Belgrade. Nous sommes à 6 longueurs de l’Etoile Rouge qui est en tête du championnat. On ne veut donc pas continuer à laisser des points dans ce duel. Vu la responsabilité que j’endosse dans cette équipe, l’entraineur a jugé nécessaire de me faire jouer. Pour rappel, le sacrifice que je fais aujourd’hui pour mon club, je l’ai fait pour la Guinée lors de la CAN 2015.J’étais blessé durant toute la compétition mais je ne l’ai dit nulle part. »
« Je n’ai pas arrêté de venir en sélection »
« Ce matin (mardi 29 septembre) dans la salle de thérapie, j’ai communiqué avec le médecin de l’équipe nationale. Je lui ai demandé s’il avait pris langue avec le médecin de mon club. Il m’a dit qu’ils communiquent ensemble. Il faut que les Guinéens sachent que je suis un vrai patriote. Je n’ai même pas envie de prouver cela. Malgré le traitement qu’on m’a fait subir en 2019 (ndlr : zappé de la liste de Paul Put pour la CAN), je n’ai pas arrêté de venir en sélection. Pourtant, j’étais un des acteurs de la qualification de la Guinée à cette compétition mais jusqu’ici personne ne m’a donné des explications. »
« J’ai refusé les bafana bafana par amour pour mon pays. »
« J’aime bien la Guinée et on doit me croire pour plusieurs raisons. Je vous donne juste une raison. Alors en Afrique du Sud j’ai refusé les bafana bafana par amour pour mon pays. Ce que je dis là, vous pouvez le vérifier. De toutes les façons, je suis formé dans une grande Académie (ndlr : Ajax Cap Town), personne ne peut m’apprendre les bonnes conduites. Je suis un professionnel. Je pense que je n’ai manqué le respect à personne. Et je reste à la disposition de l’équipe nationale.»