A la UneActualitesEchos du SyliInterview

Thierno Abdoulaye Bah : « Si l’État n’intervient pas, il sera difficile de jouer en amateur»

Thierno Abdoulaye Bah, president de la Liguineenne de football amateur
54

La Ligue guinéenne de football amateur mise sur pied, il y a trois ans, semble être au bout du tunnel quant à se prendre en charge, financièrement. Thierno Abdoulaye Bah, président  de la structure, a indirectement fait cette confession à Conakrysports.com dans un entretien téléphonique. Au menu de cet  entretien : les critères spécifiques pour être le Président de la Ligue amateur, entrainement et covid-19,  les difficultés…

Entretien

ConakrySports : Dites-nous, quels sont les critères spécifiques, aujourd’hui, pour être le Président de la Ligue guinéenne de football amateur ? 

TAB : Pour être élu Président, il faut être d’abord amateur. Il faut aussi avoir un club amateur pour pouvoir postuler au poste de président. C’est à travers les élections qu’on choisit le président.

ConakrySports : Certaines équipes continuent à s’entraîner  malgré les interdictions de rassemblement en cette période du covid-19. C’est préoccupant ?

TAB: Tout à fait. Aujourd’hui  tout le monde est conscient de la dangerosité de la pandémie et les équipes, logiquement, ont arrêté de s’entraîner. Ce que nous pouvons faire en tant que responsable, c’est de consulter les clubs, les sensibiliser, pour qu’ils arrêtent les entraînements. Même avant-hier, j’ai rencontré des gens sur la route de Kobaya qui pratiquaient le sport en groupe. Je me suis arrêté un instant pour voir la personne la plus âgée afin de leur demander d’arrêter.

ConakrySports : Au-delà de cette communication, est ce qu’on ne peut s’attendre à des sanctions désormais ?

TAB: Vous savez, il est très difficile de sanctionner, par exemple, les enfants dont je vous parle. Est ce que moi, personnellement, je peux faire quelque chose contre ces enfants qui se regroupent dans la rue ? Donc le seul qui peut envisager les sanctions c’est l’État. On verra, comme ils sont entrain de faire instaurer les patrouilles journalières.

ConakrySports : Quel tableau de votre gestion du football amateur vous pouvez nous présenter aujourd’hui ?

TAB: La Ligue guinéenne de football amateur a été créée, il y a de cela trois ans. Avant, on avait une seule catégorie, c’était la  Nationale, tout simplement. Aujourd’hui nous avons la Nationale 1, la Nationale 2 et la Division d’honneur. Je pense qu’il y a eu un grand changement à ce niveau. Avant, pour arriver en Ligue 2 on ne faisait qu’une seule compétition de cinq a six matches pour être en Deuxième division. Aujourd’hui, pour arriver en professionnel, il faut passer par la  Division d’honneur, la Nationale 2 et Nationale 1. Vous avez au minimum trois ans pour arriver  a l’élite.

ConakrySports : Ces changements ne vont pas sans difficultés ?

TAB: Bien sûr. Les difficultés sont d’ordre, simplement, financière, parce que la Ligue amateur n’a pas de sponsors. C’est la fédération guinéenne de football qui prend en charge tous les frais pour les compétitions. C’est pour cela qu’au niveau de la division d’honneur nous ne donnons pas facilement des agréments. Il faut avoir les moyens et surtout être autonome. Comme ça, ils n’attendront pas une subvention de la fédération pour compétir.

ConakrySports : C’est dire que le football amateur peut se faire sans subvention dès l’instant que les clubs peuvent se prendre en charge ?  

TAB : Non. Ce n’est pas ce que je veux dire. C’est juste une question de principe.

ConakrySports : Explique-nous clairement alors, pour finir.

TAB : Je pense que personne ne peut se dissocier de l’aide de l’Etat surtout quand elle primordiale pour faire avancer les choses. Sans la subvention de la fédération on ne pourra pas compétir en amateur.  D’où l’urgence du soutien de l’Etat. La fédération n’a pas de sponsors et nous ne comptons que sur l’argent donné par la FIFA qui est très minime par rapport aux charges. Si l’État n’intervient pas, il sera difficile de jouer au niveau amateur et faire des performances.

Propos recueillis par Nourdine Soumah, Conakry