Sur une pente descendante cette saison, le Horoya AC s’est incliné sur ses propres installations à Yorokoguiya devant le Hafia FC, tenant du titre, sur la plus petite des marques (0-1). Ce n’est pas le score qui peut faire grincer les dents mais c’est la défaite, la huitième de la saison pour les Rouge et blanc.
La souffrance du HAC, face à des clubs qu’il manipulait avec aisance , il y a une saison, s’explique par la fin du cycle d’une domination de 10 ans. De 2012 à 2022, le Horoya AC a dominé le championnat d’élite de Guinée.
Et surtout à cause d’une politique sportive très mal réfléchie devenue obsolète. Les sorties d’argent pour s’offrir des perles rares n’ont jamais été compensées par une autre stratégie pour renflouer les caisses. A l’époque toutes les critiques dans ce sens étaient perçues comme une attaque au patron Mamadou Antonio Souaré.
L’échec de la politique sportive de ce club et ses contreperformances ont une répercussion directe sur le football local guinéen. Le signe avant- coureur est que la Guinée perd son indice CAF. Le Horoya AC en berne, il n’y a pratiquement pas de relève pour redorer le blason en Afrique.
Il faut oser se dire, le niveau actuel du championnat d’élite est très en deçà des attentes pour la relance en Afrique. Certains observateurs se plaisent de dire que le championnat est relevé parce qu’un club de bas de tableau ou du ventre mou du classement peut se taper facilement le Horoya AC, Hafia FC, AS Kaloum, CI Kamsar ou encore Milo FC, les têtes de gondoles.
Cela doit plutôt préoccuper puisque ces clubs ont quasiment des situations financières nettement meilleures que celles des autres. Cela va sans dire que leurs formations sont mieux renforcées par des joueurs qui sont au-dessus des autres sur la valeur intrinsèque.
A beau vouloir faire jouer tous les championnats, s’il n’y a pas de stratégie mise en place pour renforcer ceux qui vont représenter la Guinée en Afrique, ce sera tout simplement faire du sur place. La piètre performance du Horoya AC, la vitrine de notre football ces derniers temps en Afrique, est un indice de nivellement vers le bas de la Ligue 1 pro de Guinée.
Si on regarde autour de la Guinée, l’emblématique club du Sénégal, la Jeanne d’Arc se cherche en National, Africa Sport d’Abdijan en Ligue 2 et autres sur le continent. Pourvu que le club fanion de Matam ne touche pas le fond.
Yvon LEROUX