YAMOUSSOUKRO- Le Syli a-t-il réellement un schéma tactique ?… Mine de rien, comme un éclair, nous sommes passés à autre chose. Depuis que le Syli national commence à gagner des matchs et à produire un jeu rassurant, les nombreuses critiques sur la tactique appliquée par le coach Kaba Diawara ont beaucoup diminué, voire lentement disparu. Il semble que les experts et les analystes aient choisi une stratégie de repli afin d’observer l’évolution de l’événement et d’en évaluer les conséquences à long terme.
En parlant de cette progression notable du Syli, même si la défaite contre le Sénégal (0-2) restera dans un coin de la tête, il est également important de souligner la contribution bénéfique de Fousseyni Diawara, récemment nommé adjoint de Kaba. Car il y a quelques semaines à peine, le Syli se retrouvait facilement coupé en deux en plein match, soit en raison d’un schéma tactique inadapté, soit en raison de joueurs (ou schémas) mal compris. Il est fort probable que cela soit dû au fait que l’entraîneur se perdait dans ses innombrables plans et stratégies. Cela peut arriver.
Le coaching et le profil de Guirassy
Après la CAN 2021, Kaba Diawara, bousculé par les critiques sur son schéma ultra défensif 3-5-2, est passé à autre chose. Il est passé au schéma classique connu du football guinéen, c’est à dire avec deux flancs sur les côtés dans l’animation offensive pour épauler le numéro 9. Ce qui convient parfaitement au profil d’attaquant de fixation de Sehrou Guirassy en Bundesliga.
Kaba Diawara a tenté ce schéma à trois attaquants mais avec une tache assez défensive pour les hommes de couloirs face au Nigeria en amical. C’était tout bénéfique. On croyait que ce schéma servait de repère pour la CAN 2023. Face au Cameroun, le technicien guinéen a déplacé les pièces du puzzle pour se retrouver avec le schéma 4-2-3- 1.
Cependant, l’animation a tourné autrement même si Mohamed Bayo a conclu une action offensive dans ce duel. La Guinée a défendu cet avantage en infériorité numérique après l’expulsion de François Kamano. Réduit à 10 contre 11 face au Cameroun, le Syli national a adopté par moments le schéma 4-1-4, clairement perceptible en mode défensif.
Lorsque l’équipe était dans sa possession, les rythmes saccadés de Mory Konate s’entrechoquaient avec la mobilité d’Aguibou et l’obsession de Moriba à garder le ballon. Ce qui empêchait de créer du surnombre devant. Cela donnait finalement un ballet instinctif à l’Italo Zambo à la fois fluide et séduisant.
Et contre le Sénégal alors que Sehrou Guirassy est aligné d’entrée, le dispositif pour l’animation offensive pilotée par Naby Keita n’a point placé le buteur de la Bundeslga dans le sens des buts. Obligé de venir récupérer dans l’entrejeu, décrocher sur les côtés, Guirassy était loin d’inquiéter la défense sénégalaise. Visiblement, rien n’a été prévu pour le mettre en lumière.
La variation tactique répetitive
Le changement soudain des schémas tactiques n’est pas facile à supporter. Au cours des trois matchs, il est arrivé autant de fois de changer le schéma initial : de 4-3-3 à 4-2-3-1 ou 4-4-2, voire 3-5-2, dans le but de réduire les espaces… Pourtant en face, les adversaires sont restés constances avec leurs schémas mais adaptés aux profils des joueurs qui l’animent. Quel est alors le véritable schéma tactique du Syli ?
En tout cas, pour la Guinée, la véritable tactique sur le terrain, s’il en existe une, demeure la possession du ballon. Plus on caresse le cuir, plus on contrôle le match et on a davantage de chances de marquer à tout moment. Il faut un schéma constant qui tient surtout compte du potentiel réel du Syli.
Moysekou, envoyé special, Coupe d’Afrique des nations (CAN 2023), ConakrySports