Interview

Accusé d’avoir hypnotisé Kaba Diawara, Amadou Makadji lave son honneur

Thierno Amadou Makadji, officier media de la Feguifoot.
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C’est lui qui parle dans les oreilles de Kaba Diawara, c’est lui qui  fait la compo du Syli, c’est lui qui fait les convocations des joueurs…. autant de pouvoir inestimable accordé à Thierno Amadou Makadji. Interpellé par ConakrySports, intrigué par ces accusations, l’officier media de la Feguifoot se lache :

Entretien

Vous êtes accusé de tirer la ficelle autour de Kaba Diawara, d’être celui qui parle dans ses oreilles pour les décisions. Est-ce vrai?

« C’est manquer de respect à Kaba de dire ou de croire ça. Vous parler de quelqu’un qui a bientôt 50 ans, qui a passé toute sa vie dans le football, qui a évolué au plus haut niveau, qui a joué avec des joueurs comme Zidane, Thierry Henry… qui a été coaché par des entraîneurs comme Arsène Wenger. Croire que quelqu’un avec ce vécu ne peut pas faire son propre jugement et asseoir ses convictions, c’est vraiment ne pas réfléchir plus loin que le bout de son nez.  En fait c’est une campagne bien planifiée qui a conduit à ces accusations. Demander vous pourquoi depuis deux ans, c’est n’est que maintenant que cela se dit (rires). »

Qui ne dit rien consent. Pourquoi êtes-vous resté silencieux tout ce temps ?

« D’abord parce que je n’ai aucune envie d’accorder de l’importance à cela. J’en parle d’ailleurs aujourd’hui parce que vous m’en parlez, sinon je fais abstraction et je me concentre sur mon travail. En fait je suis quelqu’un qui croit foncièrement à la vertu du travail. J’essaie d’être le plus exigeant envers moi-même pour que le travail soit à chaque plus qualitatif. Je prends le temps de me former car on ne cesse jamais d’apprendre et j’essaie de mettre cela au service de l’équipe. Chez nous, malheureusement, les compétences ne comptent pas mais plutôt les accointances. Mon silence n’est pas coupable mais j’ai fait le choix de me concentrer sur le travail et ne pas me laisser distraire par des accusations grotesques. En plus, je suis profondément croyant et je suis convaincu qu’Allah a le salaire de chacun et lui ne fait pas de l’injustice. J’ai été éduqué d’une certaine façon et mes valeurs sont sacrées. Mes principes ne sont pas négociables et je ne les échangerai contre rien au monde. »

Dans le cadre du travail quel rapport avez-vous avec le sélectionneur?

« Kaba, je le connais bien avant le Syli. On a toujours entretenu une très bonne relation. Cette relation construite sur la base de la sincérité s’est consolidée depuis que je suis dans le staff. Je vois quelqu’un qui aime son pays, qui fait des sacrifices incroyables pour la Guinée. Le temps est le meilleur juge et les Guinéens sauront apprécier son travail. Pour revenir à notre relation professionnelle, la méconnaissance du métier de la communication, souvent confondu au journalisme ou à la propagande chez nous, fait que les gens se mettent dans des interprétations ridicules. Moi la compo de l’équipe je la découvre le jour du match parce qu’il y a les visuels à préparer. Les listes, je les découvre avant parce qu’il y a l’annonce à préparer. A la RTG, par exemple, nous avons préparé tous les éléments en amont. Il y a aussi les conférences de presse qu’il faut minutieusement préparer avec des éléments de langage et du média training. C’est comme ça dans toutes les grandes équipes. Pas de place à l’improvisation. Ça s’appelle du professionnalisme. Je comprends que cette manière de faire soit nouvelle ici mais ça devrait être comme ça. Maintenant, dire que parce qu’on fait ce travail en amont qui fait que je suis au courant des choses bien avant, Kaba ne décide pas, c’est lui manquer de respect. Et cela est inacceptable. »

Propos recueillis par Yvon LEROUX

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