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Ifra DIENG : « Ce que KPC m’a ordonné de faire »

Ifra GUEYE, président délégué du Hafia FC
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La performance, la rigueur et les résultats sont trois mots d’ordres que le président délégué du Hafia FC, Ifra Dieng souhaite inculquer dans son magistère. Ce journaliste de profession, fils du club, a confié à ConakrySports avoir reçu des instructions fermes de son patron KPC pour redorer le blason du club. Comment y arriver ? Sans détour, il s’exprime…. :

ENTRETIEN

Quel sentiment avez-vous de gérer un club comme le Hafia FC?

C’est un sentiment de fierté, en même temps de gratitude à l’endroit du président KPC. Pour qui connaît l’histoire du Hafia FC dans le football guinéen, c’est un réel plaisir d’être porté à la tête de ce club ne serait ce que comme président délégué. C’est sacré comme on le dit. C’est en même temps une lourde responsabilité dont je mesure l’envergure et on va s’atteler à être à la hauteur.

Ce club à une histoire qu’elle partage avec toute la Guinée. Avez-vous une histoire particulière avec cette équipe ?

Mon histoire avec le Hafia FC c’est comme tout jeune Guinéen fan de foot. Même si je n’ai pas connu les glorieux joueurs de ce club mais nous savions que le grand Hafia FC a décroché le titre de champion d’Afrique et en grandissant nous avons tous appris cette histoire. Moi qui ai joué au football et passé sa jeunesse à Dixinn, j’ai vu le Hafia version Mohamed Sylla Socrat, Abdoul Salam Sow, Abdoulaye Emerson et autres. Aussi, j’ai joué avec plein de jeunes qui ont fait carrière dans ce club, jusqu’à ce que mon patron reprenne l’équipe pour donner l’allure et l’envergure qu’elle a aujourd’hui. J’ai toujours suivi les matchs du Hafia FC, c’est peut-être ce qui a tapé dans l’œil du patron pour me confier le poste de président délégué, aujourd’hui.

Donc en tant que supporter et aujourd’hui président délégué, qu’est-ce qu’on peut attendre de votre gestion à la tête de ce club mythique ?

Une gestion saine et transparente axée sur des objectifs et des résultats. Une question participative où personne n’est mise à la touche. C’est une équipe qui gagne comme je l’ai toujours dit depuis que je suis à la tête de ce club. Et chacun reste à sa place nous tiendrons à cela d’ailleurs. Nous avons donné des termes de référence à tout le monde. On a mis en place un règlement intérieur pour les joueurs. Un organigramme pour clarifier les rôles et les tâches. Que chacun sache ce qu’il doit faire et qu’au bout du compte qu’on ait des résultats escomptés.

Il y a une base administrative dans ce club mais qu’est-ce qu’il faut améliorer davantage?

Il faut améliorer les performances, le professionnalisme et la rigueur. Le sport de haut niveau ne va pas sans la rigueur. Il faut que les encadreurs, les  administrateurs et les sportifs regardent vers les mêmes objectifs pour rendre heureux tous ceux qui aiment le Hafia FC et encourager le président KPC qui met de gros moyens. L’encourager ça veut dire lui ramener ne serait-ce qu’un trophée.

Avec ses moyens, le Hafia FC est loin de convaincre qu’il sera un futur champion de Guinée. Quelle garantie à croire au sacre cette saison?

Vous savez une victoire n’est pas forcément synonyme d’argent dans le football. C’est peut-être là où les gens commettent des erreurs. Certes qu’il faut de l’argent pour jouer au football mais il faut s’organiser et il faut avoir un projet. Il ne suffit pas de mettre de l’argent et de dire que l’année prochaine : « je veux être champion de Guinée ». Ça ne se passe pas comme cela. Les exemples, les plus éloquents, c’est le PSG et Manchester City, qui ont des millions et des millions d’euros, qui ont recruté les plus grands footballeurs du monde, mais qui peinent à avoir le fameux sésame. Cela veut dire que l’argent est là parce que quelqu’un le met mais derrière il faut un travail de longue haleine. Il faut un projet à long terme et c’est ce que nous sommes en train de mettre en place. Qu’est ce que nous voulons cette saison, la prochaine et ainsi de suite ? C’est de construire petit à petit quelque chose afin d’être au top des tops.

On peut donc savoir c’est quoi réellement le vrai projet du club?

Le projet c’est de mettre en place une vraie équipe. Une équipe compétitive avec un objetif  minimal. Avec les moyens et les joueurs que nous disposons on ose espérer que le minimum pour nous c’est d’être africain.

Jusqu’ici qu’est ce qui manquait au Hafia FC pour jouer le premier rôle en Guinée?

Notre objectif a toujours été de jouer ce premier rôle, parce que quand on s’appelle le Hafia FC dans le football guinéen on ne peut pas jouer les seconds rôles. On le sait. C’est pourquoi, c’est décevant lorsque nous sommes classés 7e à l’issue de la saison. C’est lié à l’histoire du club et à la notoriété de son président. Et c’est aussi lié aux investissements qui sont faits. Vu tous ces aspects ont ne saurait comprendre que nous ne jouons pas les premiers rôles. Donc l’objectif c’est de jouer clairement les premiers rôles et je vous promets qu’on mettra tout pour que cette année soit la bonne et le début d’une grande histoire.

Quel sera donc le nouveau visage du club cette saison ?

On va pas tout chambouler parce qu’il y a des acquis. Les gens ont travaillé depuis que le président KPC a repris le club. Il ne s’agit pas de venir dire que tout ce qui a été fait par le passé n’était pas bon. Pour moi, c’est extrêmement prétentieux et dangereux de faire cela. Il y a des acquis sur lesquels nous allons nous appuyer pour apporter nos petites expériences avec l’équipe bien attendu. Comme je vous le disais, je pense que c’est juste de la rigueur qu’il faut mettre, tout le reste y est. S’il y a la rigueur, l’ambition et que les joueurs comprennent qu’ils ont choisi le foot comme métier et qu’ils ne jouent pas pour le président KPC ou pour le Hafia  mais pour eux-mêmes, à partir de là,  à mon avis les choses vont changer.

KPC est-il un président qui ordonne ou qui fait confiance tout simplement ?

Ce n’est pas quelqu’un qui ordonne, c’est quelqu’un qui délègue, qui donne son avis au besoin, qui donne des instructions et quand il faut il tape sur la table. Mais il laisse chacun faire son travail. Il a fait confiance à des professionnels, il leur laisse faire leur travail. Il les accompagne. Il met des moyens et attend le résultat. Quoi qu’on dise, il reste le seul patron et tous les patrons du monde, à des moments donnés, tape du poing sur la table.

A-t-il donné des consignes particulières ?

C’est de travailler en équipe, d’associer tout le monde, ne pas prendre seul les décisions, mais d’être rigoureux. Il y a des choses qui m’ont été dites par le président. Je ne saurai dévoiler ici, mais de façon globale retenez que j’ai été porté à la tête de ce club pour qu’il ait des résultats. C’’est ce qui compte.

Le Hafia FC est compté parmi les clubs, les mieux structurés avec des moyens consistants, cela suscite à savoir quel est le montant de votre budget ?

Je n’aime pas parler des chiffres ou argents parce qu’il y  a des gens qui s’occupent de cela. Il y a une direction financière et une comptabilité au Hafia FC qui gèrent tout ce qui est fond. Et même si je le savais, je ne saurai vous dire notre budget. C’est à notre niveau. On le gère. Je peux vous dire que nous n’avons pas de problème financier. Ce n’est pas là, le problème du Hafia FC. Ce que l’administration demande pour qu’un club fonctionne, normalement, nous avons mis cela à leur disposition. Nous avons un stade flambant neuf, nous avons tout ce qui est équipement, des bus, un centre de formation. Le président KPC a tout donné au Hafia FC. On ne peut pas lui demander plus. Ce que nous pouvons lui donner maintenant ce sont les résultats.

En dépit des moyens dont vous disposez, le Hafia FC ne s’illustre pas comme un bon recruteur. Qu’en pensez-vous ?

Les recrutements dont vous faites allusion étaient réalisés dans l’espoir d’en tirer profit de ces joueurs. C’est toujours fait dans l’objectif de réussir. La preuve, ils sont allés chercher le meilleur buteur du championnat burkinabè avec ses stats de 24 buts en une saison. Si vous recrutez ce type de joueur c’est dans l’espoir qu’il vous marque au moins 15 buts. Il a subi peut être une année d’adaptation plus ou moins compliquée. La preuve, il s’est repris vers la deuxième moitié de la saison en inscrivant des buts. Certes qu’ils n’ont pas donné satisfaction mais les recrutements ne sont pas caduques. Quand même cette année on a misé sur la valeur locale. On a recruté dans les clubs guinéens de Ligue 1 et les meilleurs du Hafia B viendront en appoint. Nous sommes convaincus qu’il y a suffisamment de talents dans ce pays pour ne pas se perdre à aller chercher ailleurs des footballeurs. Si nous devons le faire, ça doit être des profils de footballeurs confirmés qui seront deux ou trois fois plus fort que ceux qui sont en Guinée.

Propos recueillis par Nani DIABATE 

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