L’attitude peu orthodoxe de Luis Fernandez avait éveillé les dirigeants guinéens pour jeter leur dévolu sur Paul Put. En vain. Comme dans un exercice d’éternel recommencement, la Feguifoot pioche encore à trouver un occupant de son banc. Un prétexte pour Conakrysports de dresser le portrait robot de ce messie.
Bien qu’humiliée en huitièmes de finale de la CAN 2019, et un après cette compétition agitée par une histoire de raket animée par Paul Put et Amadou Diaby, la Guinée a toujours de la cote. L’appel d’offre lancé, ce jeudi, pour la succession du technicien belge aura, forcément, des échos favorables chez les techniciens. Et tout entraîneur intéressé devrait déposer sa candidature avant le 12 août prochain.
La Guinée se doit de prendre des mesures pour ne plus recruter n’importe qui peu importe la couleur de la peau. Cet entraineur doit être compatible aux besoins du Syli. Car, le temps presse, une campagne s’annonce et chasse une autre désastreuse notamment de celle de 2019. Des critères s’imposent…
Un technicien et gagneur
Il n’y a pas de formule absolue pour dessiner une réussite, il en est de même à trouver un coach parfait, l’oiseau rare. Pour l’heure, la Guinée avec son potentiel, le sélectionneur au-delà de ses prédispositions technico-tactiques doit être un meneur d’homme, capable de gérer un groupe, à le motiver, à leur inculquer le prix du patriotisme. Mis à part cette qualité managériale, ce technicien doit être doté d’une méthode de travail, capable d’impacter son style de jeu au potentiel à sa disposition.
Il doit avoir du vécu
Le projet de performance sportive est certes le plus important, cela n’est possible, cependant, pour « notre » entraîneur, que s’il s’intègre dans son environnement. Il doit y vivre et s’adapter. C’est la condition première d’un technicien sérieux, mais ce n’est pas la finalité. Ce manager doit connaitre l’Afrique et avoir au moins conduit une équipe africaine à une phase finale des joutes du continent. C’est pour avoir les gages qu’il maîtrise les enjeux du foot africain.
Comprendre la psychologie du public…
La Guinée a un vécu dans le football africain. C’est un éternel chasseur de prestige dont la proie lui échappe entre ses mains, à tout moment. Le déclic est attendu d’un coup de bâton magique. Et les mordus du foot retiennent toujours leur souffle. Il faut un entraîneur qui puisse se fondre dans cette réalité et comprendre la psychologie du public.
Si c’était l’expertise locale…
En Guinée, à l’exception de Michel Dussuyer, les «sorciers blancs» très coûteux ont un rendement très en deçà des attentes du peuple. Les autorités ont tenté le coup de confier la gestion à Lapé Bangoura, un technicien local. Seul bémol, aucun moyen n’a été mis à sa disposition. Tout le contraire de son remplaçant, Paul Put qui n’a manqué de rien pour faire des résultats. Si ce nouveau sélectionneur est issu du cru, il va falloir lui donner d’abord son indépendance et les moyens conséquents.
Yvon LEROUX, Dakar